Imaginez-vous vivre dans une maison sans un assainissement adéquat. Vous n’avez pas d’eau pour évacuer vos déchets, ni de savon pour vous laver les mains. Que va-t-il se passe plus tard ? L’une de ces maladies mortelles, qui se propagent par les déchets humains, peut nous rendre malade :
Choléra
Typhoïde
Hépatite
Dysenterie
Diarrhée
Dans le monde, près de 4,5 milliards de personnes vivent sans assainissement adéquat et 892 millions de personnes pratiquent encore la défécation à l’air libre.
Célébration de la Journée Mondiale des Toilettes
Pour s’attaquer à cette crise sanitaire mondiale, les Nations Unies ont dédié une journée spéciale pour parler de l’amélioration des conditions de vie liés à un meilleur système d’assainissement – la Journée Mondiale des Toilettes. La journée mondiale des toilettes revêt un caractère important compte tenu de la place qu’occupe l’assainissement dans les programmes de développement des pays. L’Organisation internationale du Travail (OIT) affirme que la perte de productivité due à des maladies causées par un manque d’assainissement et de mauvaises pratiques d’hygiène est estimée dans de nombreux pays à hauteur de 5% de leurs PIB.
Cela signifie que les excréments humains, à grande échelle, ne sont pas capturés ni traités – contaminant l’eau et le sol qui soutiennent la vie humaine. »
Habitat for Humanity Côte d’Ivoire partage cette vision et reconnaît les avantages d’un assainissement adéquat pour le bien-être des populations. Dans le cadre de son approche globale du cadre de vie, Habitat intègre des solutions d’eau et d’assainissement dans ses projets.
Lutte contre la défécation à l’air libre à Dimbokro
En Côte d’Ivoire, Habitat for Humanity a mis en place l’Approche Totale Pilotée par la Communauté (ATPC). La méthode ATPC contribue à l’atteinte de l’objectif général de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la santé des populations rurales et permet ainsi d’accroître durablement l’accès aux services sociaux de base des populations rurales en matière d’assainissement et d’hygiène dans les villages. Ce programme vise principalement à susciter un changement dans le comportement sanitaire des communautés rurales plutôt qu’à construire des toilettes pour elles. Cela passe par un processus de sensibilisation au niveau social, stimulé par des facilitateurs à l’intérieur ou à l’extérieur des communautés ciblées.
Dans le cadre d’une phase pilote du projet visant à certifier plusieurs villages à l’éradication de la défécation à l’air libre avec l’implication du Ministère de tutelle, de la Direction de l’Assainissement et du Drainage (DAD), des autorités administratives et coutumières, 1.000 ménages ont construit chacun des latrines, dont 5.000 personnes ont bénéficié d’un système d’assainissement amélioré et 20 villages ont été déclarés FDAL (fin à la défécation à l’air libre).
Les objectifs spécifiques de ce projet en Côte d’Ivoire comprennent la réhabilitation de 30 pompes à eau (pour desservir 8 400 individus), la réhabilitation de 45 latrines (pour desservir 225 individus), la formation de 3 000 personnes et la distribution de kits d’hygiène/articles non alimentaires pour 4 000 individus.
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire :
35 % des personnes vivant en milieu rural n’ont pas accès à une eau potable sûre ;
7,5 % des filles de moins de 15 ans sont chargées de chercher de l’eau pour leur famille ;
43 % de la population n’a pas accès à des installations sanitaires appropriées (MICS 2006).
L’économie de l’eau en Côte d’Ivoire
Le projet cible les agriculteurs vulnérables. Les agriculteurs pauvres et les travailleurs sont moins productifs en raison de maladies fréquentes. Sans eau sûre et assainissement approprié, le développement durable est impossible. Les autres bénéficiaires sont les familles des agriculteurs (femmes et enfants).
Maladies, éducation et droits des femmes
Principalement les filles – sont privées de leur droit à l’éducation parce qu’elles sont occupées à chercher de l’eau ou sont dissuadées par le manque d’installations sanitaires séparées et décentes dans les écoles. Les femmes sont contraintes de passer une grande partie de leur journée à chercher de l’eau (85,9 % des femmes en Côte d’Ivoire sont chargées de fournir de l’eau à leur famille).
Le mauvais accès à une eau potable sûre, à l’hygiène et aux installations sanitaires augmente l’exposition des enfants aux maladies en Côte d’Ivoire telles que la diarrhée, la malnutrition, le paludisme et même le VIH.
La diarrhée est une cause majeure de mortalité infantile dans le pays, causée par des microbes qui se propagent dans l’eau, la nourriture, sur les mains, sur les ustensiles de cuisine et de boisson, par les mouches et la saleté sous les ongles. 88 % des maladies diarrhéiques sont dues à un approvisionnement en eau non sécurisé, à un assainissement inadéquat et à l’hygiène.
En Côte d’Ivoire, la diarrhée tue environ 87 000 enfants de moins de cinq ans chaque année.
Notre bureau qui lutte contre la pauvreté en Côte d’Ivoire met en œuvre le projet en partenariat avec les autorités locales et les membres des communautés.
Mobilisation des communautés locales
La mobilisation communautaire engage tous les secteurs de la population dans un effort communautaire pour aborder les problèmes de santé, sociaux ou environnementaux. Le superviseur du projet rassemble les autorités des villages locaux et les leaders d’opinion, les groupes religieux, les entreprises et les membres individuels de la communauté.
Une partie du processus, menée par le superviseur du projet, comprend la mobilisation des ressources nécessaires, la diffusion d’informations, la génération de soutien et le renforcement de la coopération entre les membres des communautés. Le point clé de cette mobilisation est de renforcer les capacités des comités de pompes à eau et d’autonomiser les membres des villages pour maintenir les infrastructures réhabilitées et construites.
Bénéficiaires totaux du projet
Nombre total de bénéficiaires
Direct
Indirect
Hommes
450
1 800
Femmes
559
2 336
Garçons
465
Filles
600
Total
1 009
4 865
Réhabilitation & construction de pompes à eau
Le travail des bénévoles est l’une des activités les plus importantes du processus. Lors de cette intervention, les membres de la communauté ont participé en aidant les artisans à réparer les pompes à eau. Lorsque le processus est mené avec la participation des communautés, cela garantit la durabilité de l’infrastructure.
Toutes les réhabilitations de pompes ont été effectuées au cours du mois de juin 2016, avec la participation des membres de la communauté (hommes et femmes). Les artisans locaux ont effectué les réparations. L’intervention consistait en deux phases :
Achat, transport et livraison des pompes et équipements
Réalisation des travaux incluant la réparation de la pompe et la construction ou réhabilitation des clôtures.
Le soutien des chefs de village a été essentiel dans ce processus. Ils ont mobilisé les membres de la communauté et assisté le superviseur du projet dans la diffusion des informations sur le projet et lors des réunions communautaires. Ils ont fourni une aide cruciale aux comités locaux pour collecter de l’argent et gérer les pompes réhabilitées.
Chaque pompe réhabilitée desservira environ 56 familles pour un total de 280 dans les 5 villages, (56 X 5), soit environ 1 400 personnes. Les résidents de la communauté paieront des frais annuels de 2,30 € pour avoir accès à l’eau de 5h à 20h. L’argent collecté sera utilisé pour entretenir les pompes.
Formation communautaire en hygiène
Lors de l’évaluation du projet, l’un des grands défis était le fait qu’il n’y avait aucun comité de gestion des pompes en place dans aucun des villages. Cette situation était préoccupante pour assurer la bonne gestion des infrastructures. Nous avons donc mis en place et formé cinq nouveaux comités de gestion des pompes à eau.
La formation s’est concentrée sur la maintenance des pompes et les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement. L’objectif de la formation était de promouvoir un transfert d’expertise au niveau local afin qu’ils assurent une protection durable et la maintenance des structures réhabilitées. Les femmes étaient encouragées à prendre une part active dans les activités du comité.
Compétences et formation à l’hygiène
Les membres ont été formés à la gestion technique (maintenance des pompes), à la gestion financière (comptabilité simplifiée) et à l’hygiène de l’eau. Deux jours étaient nécessaires dans chaque communauté pour mener la session de formation. 1 000 personnes ont été formées jusqu’à présent et ont reçu des kits d’hygiène.
Pour s’assurer que la formation a permis de renforcer les connaissances des participants, des évaluations ont été menées avant et après les sessions de formation. Le test post-formation a montré une augmentation des connaissances, avec le score le plus bas étant de 14 sur 15 points.
Construction de toilettes
La sélection des familles pour bénéficier de la construction de latrines était l’un des aspects les plus importants de cette intervention. Dans la zone cible, 43 % de la population n’a pas accès à des installations sanitaires appropriées.
Dans les villages cibles, la plupart des maisons n’ont pas de toilettes. Parfois, les enfants utilisent l’arrière-cour des maisons comme latrines, car ils sont trop jeunes pour utiliser les dangereuses latrines publiques à fosse… Les membres de la famille sont forcés de déféquer à l’air libre.
Les toilettes sauvent des vies
Beaucoup sont construites dans des endroits ouverts à partir de vieux blocs de ciment. D’autres sont constitués de branches de palmier et de bâtons. Les installations pour se baigner sont également très pauvres et insalubres. Des problèmes de santé surviennent inévitablement en raison du bain en plein air pendant les saisons des pluies ou les périodes froides.
De l’eau stagnante se trouve également autour de ces endroits, ce qui encourage les moustiques et conduit au paludisme – l’une des principales causes de décès.
Participation communautaire
Pour construire les toilettes et réhabiliter les pompes à eau, chaque communauté est organisée en deux ou trois groupes composés d’au moins dix personnes. Les activités de construction étaient organisées tous les jours par le comité de la pompe à eau du village de 8h00 à 17h00. L' »équité en sueur », ou le nombre d’heures de bénévolat que la communauté contribue, est en moyenne d’environ 100 heures par infrastructure. Le travail bénévole non qualifié comprend :